Les Fubiz talks 2017 est un événement 100% créa. Cette deuxième édition se déroule à la salle Pleyel dans le 8e arrondissement de Paris. Elle est réalisée par Romain Colin, fondateur de Fubiz une plateforme média digitale innovante et Matthieu Debay, fondateur de TETRO agence créative lyonnaise.
Ici nous ne parlons pas développement web, nous nous concentrons sur la créativité dans toutes sa pluridisciplinarité (mode, illustration, cinéma, photographie, architecture).
Six speakers étaient invités :
- Rudy Ricciotti, architecte médaillé d’Or de l’Académie d’Architecture.
- Geneviève Gauckler, illustratrice passionnée.
- Edouard Salier, réalisateur hypnotique.
- Vallée Duhamel, agence créative de Montréal spécialisée dans les compositions colorées, animées et interactives.
- Cédric Klapisch, célèbre réalisateur portraitiste sociétal.
- Arnaud Rebotini, talentueux producteur house et techno.
- Bettina Rheims, photographe féministe engagée.
- Jean-Charles de Castelbajac, créateur de mode.
- Charlotte le Bon, comédienne, mais surtout illustratrice.
Dès notre arrivée nous avons été accueillis par le groupe Blow qui a assuré une belle introduction musicale.
Rudy Ricciotti
En tant qu’architecte Rudy Ricciotti est venu nous rappeler les fondations de tout métier créatif : le savoir-faire.
Il a évoqué le lien entre la créativité d’un architecte et les métiers manuels qui sont essentiels à la compréhension de la conception. L’architecte va dessiner en quelques heures, mais le menuisier va travailler pendant des mois. C’est lui le plus important, c’est ce métier qu’il faut préserver.
Son combat est de mettre en valeur les artisans, car ils sont l’essence même du métier d’architecte.
“Être créatif c’est avoir des croyances, éviter de mettre à distance des réalités”
Pour lui, il est important de réinvestir l’argent des taxes du travail en investissant dans la construction pour garder en vie les métiers de la création.
Il faut perpétuer ce savoir-faire et cette expertise, plutôt que les tuer en les remplaçant par une profusion du numérique.
Il a aussi évoqué le positionnement du créatif dans un projet et de la place allouée à la créativité. Savoir dire non avec énergie pour garantir son positionnement et sa crédibilité est un parallèle que l’on peut aisément imaginer dans les métiers du web. Les décisions doivent être prises par les créatifs possédant le savoir-faire légitime à la réalisation du projet.
En écoutant sa conférence, nous nous sommes rendu compte que les métiers d’architectes comportent beaucoup de similarités avec ceux du web, en termes de processus ou de méthodologie.
Geneviève Gauckler
Le travail très spontané et organique de l’illustratrice Geneviève Gauckler nous a captivé.
Le sens du travail de Geneviève, après des années de réflexions, de questionnements et d’expériences, se traduit pour elle par l’envie d’apporter de la joie dans ce monde qui en a besoin.
Elle n’a pas vraiment de « style » dit-elle, mais elle utilise toutes sortes de supports et mélanges et y ajoute sa touche.
Quand Geneviève se plonge dans son travail, elle oublie tout ce qu’il y a autour d’elle. Elle se noie dans son enfance et laisse libre cours à son imagination à travers ses petits personnages.
Elle a commencé son travail d’illustration par le dessin, mais a vite décidé d’utiliser le logiciel Illustrator pour sa simplicité. Ces personnages sont très simples, une forme géométrique avec deux yeux ronds, inexpressifs. Et pourtant, ces lecteurs les trouvent très expressifs. C’est ce qui fait la force de ses personnages, chacun peut avoir son interprétation.
Une belle découverte pour nous que nous ne manquerons pas suivre.
Édouard Salier
Edouard Salier nous a présenté son parcours de l’image fixe vers l’image animée.
Il sublime des idées créatives par sa réalisation très personnelle aux influences Cubaines ou des vieux films de Science-Fiction très colorés des années 70. Il a réalisé des clips pour Justice ou Métronomy pour ne citer qu’eux.
Vallée Duhamel
Le studio Vallée Duhamel est montréalais, s’inspirent des moments de la vie quotidienne pour créer des compositions originales et créatives. Leur style est particulièrement inventif, toujours très visuel, coloré, et décalé, mais très accessible à tous.
Leur présentation s’est terminée par une touche interactive : une course d’avion en papier géant lancé dans la foule.
On vous invite à aller voir leur très bons travaux : http://valleeduhamel.com/
Cédric Klapish
L’une des personnalité les plus attendues était surement Cédric Klapish.
Il introduit son talk par :
“pour parler de moi, je dois parler des autres”
Il nous parle des grands photographes de son époque qui ont inspiré son travail et ce qu’il est devenu aujourd’hui : Henri Cartier Bresson, Robert Doisneau ou encore Edouard Boubat font partie des grandes inspirations que l’on peut retrouve dans ses films.
Ces photographes lui montrent l’importance de représenter son époque, sa ville et les hommes qui y vivent.
Ils se posent alors les questions : Comment parler de l’humain ? Comment représenter l’humain dans un cadre ? Celui-là ressemble à une forme géométrique. Comment représenter l’humain en tant que forme dans un cadre ?
Comment organiser le réel pour qu’il raconte quelque chose, ou comment sortir du réel ?
Pour enregistrer le réel, le mouvement est important. Le travail du plan fixe qu’il affectionne, est maintenant enrichie par un nouvel angle de perception, le mouvement.
Pour lui, l’Auberge espagnole est la consécration de son travail ou il a réussi à réunir toutes ces inspirations.
Arnaud Rebotini
Clavier et table de mixage présent sur scène, Arnaud Rebotini nous a captivé avec ses grandes inspirations et sa culture musicale.
Après nous avoir détaillé sa vision de la musique et nous avoir exposé son travail pour “120 battements par minutes”, il nous a gratifié d’une construction improvisée de musique électronique très rythmée.
Il est parti d’une composition typée années 80 pour doucement l’emmener jusqu’à la musique actuelle : la techno.
Bettina Rheims
Bettina Rheims nous a surtout parlé du dernier projet “Naked War” un reportage engagé sur les Femens, sur lequel elle a travaillé avec Sofia, sa réalisatrice et amie.
Bettina met en scène une série de photo où l’on découvre une image différente des femens. Elle souhaite casser l’image dépeinte par les médias d’une communauté en colère et sans idée. Elle veut montrer au public le vrai visage d’un combat féministe, honorable et quotidien dans une société patriarcale.
Pour Betina :
“une photo c’est ce qu’il reste une fois que quelqu’un disparaît”
Elle veut rendre hommage aux Femens et à leur combat.
Jean-Charles de Castelbajac
Les 10 ans en pensionnat dans lequel Jean Charles passe son enfance, le marque fortement et lui fait découvrir (par ennui, par frustration…) une passion pour la mode en construisant des pièces de vêtement avec de la récupération (des couvertures du pensionnat, des nounours…) et continue ses premiers travaux dans cette lignée fantaisiste.
Plus tard, Jean-Charles de Castelbajac se passionne pour le design du vêtement de sport. Il utilise des vêtements fonctionnels à usage sportifs pour les détourner en pièce originale (exemple la doudoune transparente à plumes colorée).
Il utilisait le prétexte du sport pour faire des habits qui sortaient du commun.
Son style à ses débuts était futuriste, il a par exemple créé une tenue complète pour Farrah Fawcett dans la série Charlie et ses drôles de dames.
Parmi tous les orateurs, sa présentation était la plus claire, la plus construite et donc la plus facile à suivre. Il n’a pas hésité à illustrer ses propos avec des archives de ses créations portées par des mannequins réquisitionnées pour l’occasion. Nous avons pu voir ses nombreuses créations qui ont révolutionnées le monde du vêtement.
Aujourd’hui, toujours passionné par le sport, il collabore avec la maison Le Coq Sportif et Rossignol en signant des collections colorées.
Charlotte le Bon
Avec son parcours atypique, Charlotte Lebon nous a transporté dans son univers créatif teinté d’humour et de naïveté. Très fière de ses créations, elle était ici pour parler de sa facette la plus maîtrisée de ses nombreuses compétences, l’illustration.
Elle s’inspire de ses rêves pour donner vie à des personnages ou des entités qui popent dans sa tête.
Elle réinterprète des petits moments de vie dans ses créations.
“La répétition c’est jolie”, elle utilise des objets pas forcément très évidents à mettre en oeuvre, par exemple : caca, banane, pieds qu’elle met en répétition pour une tout autre esthétique.
Les conférences se sont terminées par un concert de Prequell tout en lumière avec une scénographique époustouflante.
Les Fubiz Talks ne parlaient effectivement pas de web cette année, pourtant les parallèles étaient nombreux. En écoutant tous ces conférenciers, nous avons retrouvés beaucoup de modes de fonctionnement créatif ou encore la relation que nous pouvons avoir avec nos clients.
Cet évènement nous a apporté un réel vent de fraîcheur dans notre esprit créatif.
Nous avons pu confronter notre quotidien à des visions d’experts et cela nous a permis d’entrevoir la créativité sous un autre angle que celui du design web.
L’architecture, le design graphique, illustration, la musique ou encore la réalisation de film ont tous le même point en commun, un besoin constant de créer et de se renouveler.
Ces Fubiz Talks 2017 nous ont permis d’entrevoir d’excellentes réalisations et nous ont redonné beaucoup d’inspirations pour la suite.