Encore un néologisme du web qui ne voudrait rien dire ?
Internet 2.0 et la courbe du hype
Manifestement, Internet a suivi la courbe du hype.
On peut tout à fait associer la frénésie des start-up à la pente des attentes excessives et le fossé de la désillusion à l’explosion de la bulle en 2001. L’évolution logique serait d’atteindre finalement le plateau de la productivité sur le web, c’est ce que nous promet l’internet 2.0.
le deux-zéro buzz
Tout le monde en parle|recherche de web 2.0 dans google. Sorti d’une sphère un peu privée, le deux-zéro buzz s’empare aujourd’hui des médias de masse et pourrait bien arriver jusqu’aux oreilles des décideurs ; preuve de sa reconnaissance et de l’importance qu’on lui accorde, on y fourre un peu tout. L’internet 2.0 c’est, pour faire simple, une nouvelle utilisation d’Internet, plus centrée sur l’utilisateur qui pourra, de plus en plus, y gérer ses informations personnelles ou professionnelles en les partageant et en y accédant depuis tout type de terminal. – ouf –
Cela comprend :
– des nouvelles interfaces web plus intuitives et plus rapides (AJAX, DHTML, JavaScript, …),
– les blogs (la dernière grande convention des bloggeurs à eu lieu à Paris et s’intitulait « Les blogs 2.0 ») et tout ce qu’on peut associer à cette mouvance (podcasting, vidéoblogging, …),
– les sites de partage de données comme Flickr ou Blogmarks et les sites de « réseautage » comme 6nergies|6nergies.net ou LinkedIn,
– tout ce qui favorise l’interactivité (comme les forums), le travail collaboratif (wiki) et la recherche d’informations transversales (tags, flux RSS, …),
– tout ce qui est peu nouveau (gasp !) et met en oeuvre des technologies peu courantes (comme Google Earth par exemple).
– « As tu vu comme le nouveau site de Richelieu Finance est 2.0 ! »
– « … »
Finalement, on se retrouve un peu perdu ; avec le sentiment confus qu’un train est en marche mais sans savoir ni comment, ni pourquoi, monter dedans. C’est peut être qu’il n’y a pas forcément de « train » ! Mais simplement une évolution graduelle des capacités et des usages autour du média qu’il faut progressivement intégrer dans sa stratégie IT de manière pragmatique et réfléchie.
Internet, enfin l’âge de raison ?
Au fond, ce qui me gêne autour du web 2.0 c’est bien le deux, le point et le zéro.
En informatique, labeliser un logiciel 2.0 indique un changement majeur dans son orientation marketing, sa forme ou la technologie qui l’opère. Qu’on passe à une nouvelle étape tout à fait différente ; une transformation majeure. Est-ce le cas de ce qu’on peut voir aujourd’hui sur Internet ? C’est presque tout l’inverse.
Les nouveaux usages de l’Internet sont basés sur de vieilles normes et technologies (RSS, Javascript, …). Tout existe depuis bien longtemps.
_ Deux facteurs importants ont retardé leur adoption :
– Le retard technologique des navigateurs web qui atteignent à peine aujourd’hui le niveau requis,
– Le manque de retours d’expérience et d’industrialisation autour des technologies Web.
On peut considérer ces points comme faisant partie du passé.
Aujourd’hui, l’Internet 2.0 c’est l’utilisation de normes, de standards et de technologies pérennes. En fait, rien de révolutionnaire ; pas de rupture mais surtout un renforcement et un élargissement des usages liés au web. Ne devrait-on pas alors parler d’Internet 1.0 (ou d’Internet 1.1) ; d’une arrivée d’Internet dans l’âge de raison où, ayant dépassé la notion de simple support, on atteindrait une véritable maturité de l’outil.
